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Interview à penser

En création avec Élise Lerat

Interview

Élise Lerat se forme en danse contemporaine au Cndc - Centre national de danse contemporaine d’Angers et à la Folkwang-Hochschüle en Allemagne. En 2010, elle fonde à Nantes le Collectif Allogène, un espace de recherche artistique dédié à la production et à la diffusion d'oeuvres chorégraphiques et de films. En tant que chorégraphe, elle se dirige vers la recherche et développe son univers et sa gestuelle à travers des projets chorégraphiques et vidéo.

Quelle place prend la musique dans « Rêve et Ivresse » ?

La musique, la « matière sonore » est un des vecteurs essentiels dans mes spectacles, une couche dramaturgique qui vient embarquer le spectateur et créer de l’imaginaire. Elle éveille les perceptions, elle donne du relief aux images et aux récits qui se créent sur le plateau. La musique vient étayer la pièce, comme la lumière, la scénographie.

Comment est né le désir de ce spectacle ?

C’est un élan qui se produit et qui provoque le désir de créer un spectacle. Je pourrais dire que c’est de l’ordre de l’organique, une sensation physique, viscérale, mon rapport au monde et à l’humain qui vient cristalliser en moi l’élan de mettre en scène les corps et de créer des fictions. Mes lectures viennent m’accompagner tout au long de la création.

Qu’est-ce qui évolue depuis la création de ton premier spectacle ?

C’est très ambivalent car je pourrais dire tout et rien. Ma première pièce était un solo que j’interprétais, la pièce dernièrement créée est une pièce pour cinq artistes sur le plateau et j’étais à l’extérieur. À priori le contexte même du spectacle n’a rien à voir, et pourtant chaque pièce est liée malgré tout. Mon rapport au mouvement, au corps, et quand je parle de corps, j’intègre, l’esprit bien sûr, évolue et grandit. Je crois que j’accorde une place plus grande aux rituels quand je suis en création.

Quelle place prenait l’art dans ta jeunesse ?

Le cinéma a toujours été présent dans ma jeunesse, cela a été très touchant, marquant pour moi. Comme peut le suggérer le philosophe Jacques Rancière, le cinéma et la danse sont les deux grands arts du mouvement. J’ai cette nécessité que le corps soit assez central.

Mais je pense que j’aurais pu créer de manière différente avec d’autres matières, la sculpture (qui m’a toujours fascinée), l’écriture au sens littéraire… Peut-être pour plus tard qui sait ?

Je pense que l’élan de création est présent depuis longtemps, d’ailleurs c’est la profondeur du vivant et le jeu. Comme chez les enfants en général.

→ Propos recueillis en juin 2023