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Dossier à penser

Journal de bord d'une spectatrice, des coulisses au plateau

Journal

Etudiante en histoire de l'art à Nantes Université, rédactrice pour La Ration, journal étudiant nantais, et " spectactrice pétrie de passion" selon ses dires,  Pauline Staüb était en stage au TU pendant le festival IDÉAL en mars 2024.  À travers sa plume, elle nous raconte son expérience du festival et les réflexions qui l'ont animée.

" Ce que vous vous apprêtez à lire est, comme son titre l’indique : un journal de bord. Celui d’une spectatrice pétrie de passion envers toutes formes d’arts, et tout particulièrement l’art dans les confins de ses ramifications. J’ai eu la chance d’assister aux réflexions, aux prémices, à la genèse des spectacles présentés durant le festival IDÉAL et c’est avec un plaisir sans commune mesure que je vous la partage sous ce format écrit. Ainsi, vous m’excuserez, j’en suis sûre, quelques envolées lyriques, témoins de ma joie et de l’enthousiasme qui ont animé cette expérience. Et si j’ai eu cette chance, commune, désormais avec vous, cher.es lecteur·ices, tient du fait que je sois doublement chanceuse puisqu’en licence en histoire de l’art à Nantes Université, dans ce cadre, je puis réaliser un stage. Je profite de cet encart pour remercier l’équipe du TU pour la confiance qu’elle m’accorde afin de rédiger ce journal et d’avoir pu rencontrer, partager, discuter, vivre le tumulte artistique qu’offrent ces semaines de création, entre science et art. 

Ce journal de bord va avant tout se tourner vers un type de spectacle que propose le festival IDÉAL ; « les conversations partagées ». La forme ? Deux personnes qui se rencontrent et cherchent, creusent, explorent une thématique qui deviendra le substrat créateur de leur duo performique. Le fond ? Un·e artiste, un·e chercheur·e, leurs outils propres, des dialogues bouillonnants et débordants de lumières, de savoirs et de sciences. 

Nous essaierons d’appréhender tout cela comme un grand tout, un grand spectacle d’art total. La recherche/résidence comme acte 1 puis la représentation comme acte 2. L’entracte ? L’écriture, la vôtre, la mienne, nos journaux de bord. Notre repère dans cette traversée en nos encéphales nautiques, où vous pourriez à loisir naviguer tel un dériveur finistérien comme un paquebot qatari. 

Jours (nuit) 1. Départ du port, mettre les voiles : 

Le travail de Perrine Mornay, performeuse et metteuse en scène se forme autour de la réalité du théâtre, elle provoque des créations à l’aide de plusieurs outils, un enregistreur notamment ; béquille de l’univers radiophonique. Aussi, elle fait partie du Collectif Impatience. Avec elle, Catherine Huchet ; maîtresse de conférences en didactique du français à Nantes Université. Ses thèmes de recherches tournent autour de la compréhension, de l’apprentissage, parmi lesquelles l’usage de la poésie en classe, elle s’intéresse plus particulièrement aux apprenants de l’élémentaire. Pour IDÉAL, ces deux spécialistes en leur domaine dirigeront leur regard vers la place des enfants dans l’espace public la nuit. Vaste sujet, vertigineux même, puisque chaque élément est en soit une matière à questionnement infini. Alors d’abord : qu’est-ce qu’un enfant ? Celui qui est privé de raison, l’endroit de la minorité, âge d’abstraction et en même temps juridiquement définie. C’est la temporalité où tu ne peux exprimer tes droits. À la suite de cette première mise en place des termes ; Perrine met en place l’enregistreur. Action. Ça tourne. « Pourquoi travailler avec des enfants ? » Il y a quelque chose avec le jeu. Réapprendre à jouer, atteindre des espaces fermés aux adultes : le monde imaginaire, le monde de l’action et de l’empathie ; des jeux sans perdants, sans gagnants. Frontière aux multiples remparts, dont le sésame se révèle dans nos capacités d’adultes à trouver la juste place, le juste rôle. Difficulté supplémentaire qui soulève de nouvelles questions auprès de Perrine et Catherine : « Pourquoi faut-il toujours protéger les enfants ? ». Point commun avec la nuit. En effet, la nuit, comme l’enfance est un espace de vulnérabilité, additionné, doublé : ce sont toutes les trouilles de l’univers qui emplissent soudainement nos esprits. Nouveau paradoxe, l’enfance, c’est l’espace d’une protection démesuré comme celle d’une certaine violence autorisée. Le micro se tourne alors vers Catherine ; Même question, pourquoi travailler/jouer avec les enfants ? Il y a d’abord cette gêne née de l’empathie, ou, comment les enfants se rendent disponible pour les adultes ? Comment sortir, ou plutôt, de ne pas rentrer dans cet état ? Vivre dans l’authenticité d’une rencontre, sans rapport hiérarchique ou d’examinocratie adulte/enfant. Solution : pénétrer le monde métaphysique, retourner aux origines du savoirs, de la construction des choses, aux fondamentaux. Tentative de retissage des schémas de pensée, de réagencer l’extraordinaire. Pour ce faire, Catherine utilise les mots, peu importe leurs formes, leurs accidents de parcours ou leurs maladresses. Dans la poésie, le récit, la narration est un invité qu’on peut bien volontiers laisser sur le pas de la porte, et même sous le paillasson. Faire disjoncter notre rapport à l’écriture normé, réglé, procédurier et ainsi exalter notre réflexion, notre imaginaire qui n’attend que d’être encensé. 

Jour (nuit) 2 : amerrissage, halte et LEVEZ LA GRANDE VOILE. 

Je vous brosse le tableau : un grand plancher noir, une fenêtre avec une vue directe sur la faune Erdresque qui en ferai jalouser plus d’un, des tapis de yoga, des feuilles colorées exposées au sol, le tout saupoudré de post-it. Oui. Perrine et Catherine sont en plein chantier mind-map. Y voir clair, c’est important dans la nuit. J’arrive en pleine ébullition. Il est question d’insomnie, de « qualité » de sommeil, de culpabilité à agir la nuit plutôt que de dormir. C’est une impression partagée, il y a de plus en plus de personnes qui se plaignent de manquer de sommeil et pourtant, la nuit dite complète est une pure invention capitaliste, dormir comme une pioche pour être un maximum rentable le lendemain. C’est assez incroyable la façon dont ce système a légiféré nos nuits. Alors que c’est ok d’agir la nuit ! « Longtemps, je me suis couchée de bonne heure » comme dirait l’autre. C’est un espace-temps qui nous apparaît dorénavant comme hors réalité, Catherine fait un parallèle avec la théorie des cordes ; on y est comme on n’y est pas. On peut s’amuser de bien plus de choses dans la nuit. Tout y est décuplé : les sons, les odeurs, la joie, la peur… 

Toujours dans la salle de recherche, penchées sur la mind-map. La conversation tourne autour de la marche nocturne, de sa mise en place. Perrine imagine une balade performance. En toute logique, nous commençons par la fin. Le clou du spectacle prendra des allures de fête, un goûter et un apéro. Les questionnements se poursuit et c’est le festival des idées : Sauter dans des flaques, créer des flaques ? Porter des costumes, brillants ? Phosphorescent ? À cloches ou grelots ? Faire passer des consignes, écrire sur un mur : « FAIT LA ROUE », déplier des banderoles, s’asseoir, en silence, contempler, marcher, en groupe puis seul, retrouver les siens, écouter la ville, ou de la musique, faire péter des claques-doigts, charivari, ramasser des trucs par terre, reliquats du jour, faire du « braconnage urbain », créer des personnages, en incarner des nouveaux, se les échanger, les singer… Le message de cette balade sera l’extraordinaire. La question de l’enfant, de l’adulte, de sa vulnérabilité, de la conscience fragile qu’on accorde à la nuit. Être une femme, être émancipée  et la culture du risque. 

Définir le scénario de la marche à l’aide de tout le travail qu’ont déjà fournies Perrine et Catherine, et après retranscription des enregistrements effectué les jours (nuits) derniers, il faut dorénavant tracer les frontières de ces idées fleuves dont le lit n’a de cesse d’exprimer sa volonté de crue. Ça sera une marche en pas chassés, comme une conversation, sujet premier si je puis le rappeler. Conversation, recherches, partage, Catherine nous fait part de son ressenti face à cette expérience de réflexion et de sa mise en matérialité : l’art a (aussi) cette capacité a "décrasser les choses ». Nous retournons à la mind-map, sorte d’hôtel Dieu de la résidence, le point zéro, la source. 

La nuit, la peur. Deux types : anthropologique (Nous sommes privées d’un sens extrêmement précieux pour toute personne aspirant à garder la vie, j’ai nommé : la vue) la seconde : problématique (celle où on t’assigne, où on t’enferme, celle qu’on a apprise et admise). 

La nuit, l’enfance. Les deux se trouvent dans un état paradoxal, dichotomique entre régression et expansion. Dans cet espace, il existe des failles : le jeu/le rite. En observant des enfants jouer, on peut se rendre compte dans quel sérieux, ils s’y placent, un jeu cérémoniel/une cérémonie du jeu. « Ce n’est pas du jeu », « c’est le jeu ». Rien n’est binaire dans la nuit, tout est son contraire, on n’y cherche pas la vérité, mais à tordre le cou du cadre. 

Jour (nuit) 3 : déambulation nocturne.  

Après des jours de résidence, Perrine Mornay et Catherine Huchet nous présentent leur spectacle en déambulation : La nuit. Le groupe de spectateurs se constitue et rentre en salle de recherche du TU. On nous accueille en nous informant de ce que nous nous apprêtons à vivre, nous conseillant de le vivre pleinement, armés de nos cinq sens, mais sans plus ample information. Une consigne : penser à trois mots que nous inspire la nuit. Instinctivement, la fête, la danse et l’autonomie me viennent en tête. J’aurais aimé savoir ce qui a parcouru les caboches alentours. Nous sommes presque une trentaine à franchir les portes du théâtre pour investir l’espace extérieur, dont il ne reste de lumière que celle, jaune et fauve des lampadaires du campus. Nous avançons à pas tranquilles entre routes et chemins détournés. Des silhouettes encapuchonnées nous enserrent puis nous dépassent, devenant nos guides. Des bandes audios nous escortent jusqu’à l’Erdre, tandis que l’obscurité s’invite progressivement. La balade continue, l’herbe s’écrase sous nos pieds libérant ses odeurs, des gens se prennent la main, certain lèvent la tête comme s’ils consultaient la Grande Ours, d’autre encore cherchent des regards complices à s’échanger, reflets dorés des pupilles dans la nuit. Entre contemplation et effusion de sensation, car la nuit, c’est aussi décupler nos sens habitués à passer sous la coupe du sens premier diurne : la vue. Tout est fois mille. Plein d’envies, intenses et profonds s’invitent dans mon corps, au rythme des trois mots précédemment souhaités : danser, rire et jouer. La nuit est un spectacle collectif et introspectif qui nous invite à regarder au travers de la nuit ce qu’il reste d’enfant en nous… Et j’y retournerais.   

Jour 4 : Les faux-souvenirs

J’ai le plaisir d’accompagner l’équipe du T.U. au Centre socioculturel Boissière - Accoord où se joue une conversation partagée nommée : Les faux-souvenirs. Ce duo réuni Fabienne Colombel, professeur de psychologie cognitive. Ses thèmes de recherches nous plongent dans le monde de la mémoire, du vieillissement, de l’émotion-cognition et bien entendu, du « faux-souvenir ». Avec elle : Marion Solange-Malenfant. Actrice, auteure, metteuse en scène, elle s’intéresse au fonctionnement de la mémoire des comédien.nes et explique avoir fait le choix de cette vulgarisation, comme elle le nomme ; pour IDEAL à la suite d’un exercice de mémoire que voici : c’est une pièce de théâtre qu’elle adore. Elle l’a lue mille fois et décide de la réécrire de mémoire, le but étant d’être au plus proche de la trame originelle. En relisant les deux conjointement, elle se rend compte de tous ces micros détails ajoutés, modifiés, supprimés, désordonnés… Quant à Fabienne, son domaine de recherche est encore neuf. « La mémoire », rejouer un souvenir, se replonger dans un ancien présent. Est-il si complexe d’avoir accès à une plate vérité quand il s’agit de mémoire ? Fabienne nous rappelle que l’oubli, c’est aussi la mémoire, que ses erreurs d’encodages ne sont pas des mensonges puisque nous sommes convaincus de sa véracité. Ça, c’est dans nos têtes, maintenant, sur la scène : une bâche bleue, au sol, où l’on devine de timides reliefs nous suggérant que quelques objets se cachent là-dessous. Elles se présentent et s’interrompent. Marion nous raconte une histoire, presque un conte de famille, et cette histoire a traversé les âges et les générations pour arriver jusqu’à nos oreilles toutes ouvertes. 

Ponctué de détails, d’encrage dans des lieux connu des Nantais, je crois que Marion nous a refilé son faux-souvenirs. Mais d’ailleurs ; était-ce un faux-souvenirs ? Est-ce que c’était vrai ? A-t-il un jour eu une réalité ? Je ne vais pas tout vous raconter, il faut aller le vivre. Je vais juste aiguiser votre curiosité avec quelques mots appâtant : photo faux-souvenir, assiettes brisées et gloubiboulga. 

Jour 5 : La catastrophe

La catastrophe est une conversation partagée entre le metteur en scène Guillaume Bailliart et le chercheur en mécanique des structures et des matériaux, Erwan Verron. Ensemble, ils nous proposent de réfléchir sur la notion de catastrophe et ce qui l’accompagne. C’est un sujet dont l’être humain est friand à priori, puisque, à en lire les textes qui forgent nos sociétés contemporaines occidentales, il est sans cesse question de fin du monde, de collapsologie, d’apocalypse ou de quelconques catastrophes qu’il nous faudra affronter tôt ou tard. Il existe une multitude d’imaginaire, de la plus fantastique version à la plus stricte science. Guillaume et Erwan nous partagent leurs trouvailles dans la salle de recherche du T.U., la scène et l’espace des spectateurs est en fusion. Le bureau du « scientifique », comme ils le nomment, est en touche-touche avec le premier rang. Est disposé sur ce bureau tout l’attirail du parfait chercheur ; un ordinateur, une tablette, un projecteur, une pile de feuilles A4, ainsi que de quoi écrire. Le projecteur n’est pas un effet scénographique gratuit, il éclaire de toutes ses lumières un écran placé en face de nous, sages spectateurs en attente de leurs sentences catastrophiques. Ce qui attire surtout mon attention, ce sont tous ces scotchs, qui semblent former un parcours informatique au sol, des lignes, des carrés, tantôt occupés par des artefacts apocalyptiques, tantôt par des outils de recherches, tantôt simplement vide. À l’opposé du « bureau du chercheur », le « lutrin du compteur », au-devant duquel se tient Guillaume. Derrière lui : un tabouret couronné d’un grand Tupperware mystérieux qui contient la main invisible du marché, il est solidement fermé et hermétique, information qui occasionne aussitôt l’apaisement du public. Tout à droite de la scène, un tableau où est inscrit le plan de La catastrophe, organisé en thèse-anti-thèse-synthèse. Enfin ; au dernier rang des spectateurs, un escabeau fourmillant de livres. Tout discute ensemble, les objets, les regardeurs, les acteurs et les images en réelle conversation partagée. Ces 30 minutes ont été un moment d’analyse, d’explication, de fouille, autant dans le passé que dans le futur, puis dans cette fine faille où loge la catastrophe : le présent sans cesse renouvelé qui, peut-être, nous apportera une brise, un vent ou un mistral d’advenir. 

Potron-minet, étape, Jour 6 avec Stéphanie Aflalo .

Le mardi 19 et le mercredi 20 se jouaient un seul-sur-scène original susnommé Jusqu’à présent, personne n’a ouvert mon crâne pour savoir s’il y avait un cerveau dedans. Stéphanie Aflalo créée et joue avec son autre soi aux accents intraçables, appartenant à une dimension temporelle inconnue à travers un écran de télévision sur piédestal. La Stéphanie « physique », dirons-nous, arrive sur scène en complicité au premier abord avec cette elle/écran, puis, est soumise à ses ordres et questions faits de non-sens. Agissant tel un pantin fait à la fois de réflexions et de savoirs comme esprit d’une sorte de naïveté complexe en nous démontrant qu’elle parvient à répondre malgré tout à ces non-sens. Ce spectacle est l’incarnation d’une base de la philosophie qui a pour but de pousser un questionnement jusqu’à l’absurde pour voir s’il est entendable. Puisant également dans le travail de Ludwig Wittgenstein, l’actrice cherche et analyse la substance des mots, des termes, des choses et du corps, du soi. En partant du plus simple fait comme « ceci est ma main », Stéphanie Aflalo le décortique, en trace les contours, les détours, déformant tout ; au point de nous faire douter que « ceci est ma main ». On flambe des neurones, on perd pied dans ce défilé de pensées dédaliques. Tout cela finit dans un grand bain de cachet d’aspirine. Partagé entre l’envie profonde et morbide de vouloir continuer à se casser le crâne sur des miettes de connaissances et à la fois d’abandonner tout espoir, qu’un jour l’on parvienne à comprendre le plus simplet grain de sable. Jusqu’à présent, personne n’a ouvert mon crâne pour savoir s’il y avait un cerveau dedans  est une ode à l’humour envers et contre tout, et comme dirait Wittgenstein : « Ce dont on ne peut rire, il faut le passer sous silence. » 

Jour 7 : L’amour de l’art ou le cauchemar des historiens de l’art. 

Toujours avec Stéphanie Aflalo, cette fois-ci accompagnée d’un acolyte, mais toujours au ton de la même maxime « Ce dont on ne peut rire, il faut le passer sous silence » cette pièce fera grincer quelques quenottes aux habitués des analyses discursifs des historiens de l’art. Les spectateurs s’installent dans la salle sous le regard des deux acteurs ; La pièce a déjà commencé. Nous entrons directement dans leur monde, nonobstant les poteaux dorés liés par des cordons en velours rouge qui nous indique que nous sommes au-devant de fastes événements. Ajoutez à cela deux pupitres et un grand écran en proie à accueillir des tableaux de maîtres qui seront commentés par nos deux experts en leur matière. Après de longues mises en garde, qui préparent tant bien que mal le terrain de la conférence à venir, les œuvres défilent et avec eux des commentaires qui ne manquent pas de sel. Qu’est-ce qui constitue une œuvre d’art ? Pourquoi la considère-t-on ainsi ? Sous quel prisme ces œuvres sont-elles données à lire ? Mais surtout, et ce qui m’a fait hurler de rire, c’est de me rendre compte que nous avons totalement intégré les discours amphigouriques sur les œuvres d’art, plus particulièrement les chefs-d’œuvre puisque maintes fois analysés, rendant de plus en plus complètes et donc confuses voir inaccessibles ces œuvres. Je me suis ainsi posé la question : sommes-nous libres de ce que nous regardons ? À force d’être pétri d’iconologie, de traité, de lectures imposées, la contemplation existe-t-elle encore dans ces chef-d ’œuvres ? L’amour de l’art termine en beauté sur une « timide » référence à Marina Abramović (célèbre performeuse serbe), et, ce que je considère être un happy end libérateur sur ma vision de l’art.

Jours à venir :  

Mesdames, Messieurs et lecteur·ices en tout genres, c’est ainsi que s’achève mon journal de bord. J’ai été plus qu’émue d’avoir eu la chance de vivre toutes ces merveilles d’arts vivants et émulsions réflectives, ainsi que de pouvoir vous les livrer. J’espère de tout cœur  avoir mis du baume au votre et peut-être, vous avoir insufflé l’envie d’assister au prochain millésime IDEAL au T.U. Merci encore aux acteurs, chercheurs qui ont animés ce festival printanier. Merci à Catherine et à Perrine de m’avoir permis de suivre vos réflexions, constructions et enfin représentation dans une bienveillance lors de cette semaine de fécondité d’esprit. Merci à l’équipe du T.U. pour vos conseils et votre sens de l’accueil sans limite. Merci enfin à Raphaëlle Huss, qui a dû supporter et écoper mes textes parfois (souvent) explosifs, et qui malgré tout est demeurée d’une patience angélique. "

→ Pauline Staub, avril 2024.